Après un déploiement aux USA, des mois de tests à l’international, AI Overviews (AIO) devrait prochainement arriver en France. Cette fonctionnalité transforme l’expérience de recherche en affichant des résumés générés par IA, sans clic nécessaire. Pour les marques et les éditeurs, c’est un bouleversement majeur qui appelle une nouvelle approche du SEO, plus transversale, plus stratégique. Comment apparaître dans ces résumés ? Quels contenus influencent l’IA ? Et comment limiter la perte de trafic ? Pour répondre à ces questions, on s’est appuyé sur un Webinaire offert par David Eichholtzer et Florian Guilteaux, de l’agence WAM. Voici ce qu’il faut retenir avant l’arrivée d’AIO en France !
Ce qu’il faut retenir :
- AI Overviews privilégie l’autorité, pas seulement la position dans Google. Les contenus provenant de sources expertes, fiables et visibles ont plus de chances d’être repris.
- Le SEO ne suffit plus seul. L’AIO s’appuie autant sur vos contenus propriétaires (Owned) que sur votre exposition publique (Earned).
- Un contenu de marque bien structuré reste clé. L’IA favorise les contenus de qualité, multimodaux, bien contextualisés et pensés pour répondre à toutes les étapes du parcours utilisateur.
- Le trafic baisse, mais la qualité monte. Moins de clics, mais des utilisateurs mieux qualifiés et plus engagés lorsqu’ils rencontrent votre marque dans les AIO.
Un bouleversement du modèle de recherche
Avec l’arrivée d’AI Overviews, Google inaugure une ère du « no-click search ». Finis la liste de liens, l’internaute obtient directement une synthèse générée par IA, qui anticipe même ses prochaines questions. Résultat : un effondrement attendu du nombre de clics organiques, sauf pour les requêtes de marque. En contrepartie, la présence dans l’AIO devient une véritable vitrine de confiance. Pour le dire autrement, si votre nom figure dans les résumés proposés par Google, la mémorisation et la crédibilité perçue par l’utilisateur grimpent en flèche.
Déployée depuis mai 2024 aux États-Unis, AIO a atteint 100 pays anglophones en octobre de la même année, avant une phase de test dans certains pays européens début 2025. L’Allemagne est la première à bénéficier de l’ouverture publique (sans obligation d’être loggée). Une fois les blocages juridiques levés (RGPD, DSA, DMA et surtout droits voisins), la France devrait suivre à l’été 2025 ou un peu plus tard, selon les prédictions de chacun. Dans tous les cas, le compte à rebours est lancé pour les marques et les professionnels qui veulent assurer leur visibilité dans nouvel espace !
Une technologie complexe derrière l’apparente simplicité
Google s’appuie sur Gemini, son grand modèle de langage maison, pour produire ces résumés prédictifs. Le moteur ne se contente plus de faire correspondre des mots-clés : il explore un ensemble de sous-questions, en activant ce que Google appelle le Query Fan-Out. Chaque AIO est ainsi le fruit d’un raisonnement multi-étapes, enrichi par plusieurs sources et réévalué avant d’être affiché à l’utilisateur.
La génération d’un AIO suit un processus précis, incluant une vérification croisée des sources (grounding links) : pages indexées, données en temps réel, Knowledge Graph, contenus spécialisés comme le Shopping Graph. L’objectif : éviter les hallucinations et garantir des informations authentiques. Les modèles de Google se sont déjà illustrés par leurs inexactitudes problématiques. On comprend pourquoi la firme de Mountain View redouble de vigilance sur ce point.
Notons aussi que les études réalisées montrent que plus de la moitié des sources citées viennent de sites positionnés entre la 11e et la 50e place dans Google. Cette particularité redistribue les cartes en matière de visibilité.

Quels contenus influencent les réponses d’AIO ?
Autre constat partagé par David et Florian, l’IA ne cite pas les mêmes sources selon l’étape du parcours client :
- Phase d’exploration/éducation : priorité est donnée au Earned Media (exposition publique, presse, forums, UGC).
- Phase de comparaison de solutions : importance des avis clients, des retours d’expérience, des discussions en ligne.
- Phase de décision d’achat : ici, les contenus Owned Media (site de la marque, guides, FAQ) redeviennent la source privilégiée.
Ce constat doit guider votre stratégie éditoriale : vous ne pouvez pas maîtriser l’AIO sans piloter votre présence sur les trois fronts. Cela implique un vrai effort de collaboration entre les équipes !
Comment s’adapter à AIO sur le court terme ?
Avant l’arrivée officielle d’AIO en France, il est possible de se préparer concrètement :
- Cartographier votre périmètre sémantique : identifier les intentions de recherche clés, récupérer les questions People Also Ask et suivre les SERP actuelles.
- Collecter les sources visibles dans les AIO anglophones pour repérer les types de contenus souvent cités.
- Travailler le Earned Media : communiqués de presse, avis clients, partages sur les réseaux sociaux, mentions sur les forums spécialisés.
- Optimiser les contenus Owned : structure claire, données factuelles, analyses solides, UX fluide et accessible (évitez notamment le JavaScript non lisible par les LLMs).
Ce qui change pour le SEO
Les fondamentaux du SEO restent évidemment importants (crawl, indexation, balisage, contenu de qualité), mais ne suffisent plus. Il faut désormais penser autorité avant positionnement :
- Travailler l’E-E-A-T (expérience, expertise, autorité, fiabilité) dans tous les contenus.
- Favoriser la diversité des formats : textes enrichis, images, vidéos, tableaux.
- Décloisonner les équipes : SEO, RP, branding, data… Tout le monde doit collaborer pour nourrir les IA et renforcer la notoriété de la marque.
AI Overviews, et plus spécifiquement AI Mode, font entrer Google dans une logique conversationnelle, où l’utilisateur attend des réponses complètes et contextualisées, sans forcément amener au clic. La finalité du SEO glisse donc de la pure acquisition de trafic vers la conversion. Il est temps de s’y préparer !
L’article “AI Overviews bientôt en France : comment adapter votre stratégie dès maintenant ?” a été publié sur le site Abondance.