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L’IA va-t-elle remplacer le SEO ? Google répond et nuance le débat

Depuis quelques mois, un débat agite le monde du marketing digital : l’intelligence artificielle va-t-elle rendre le métier de SEO obsolète ? Entre ChatGPT, Gemini, Claude ou encore les IA directement intégrées aux outils de création de contenu, certains imaginent déjà un avenir où il suffirait d’entrer une simple requête pour obtenir un site parfaitement optimisé. Mais la réalité est bien plus nuancée.

John Mueller et Martin Splitt, deux figures de Google, se sont penchés sur la question lors d’une récente discussion dans le podcast Search Off The Record. Leur réponse est sans équivoque : non, l’IA ne remplacera pas le SEO. Et leurs explications sont aussi éclairantes que rassurantes pour les professionnels du secteur.

L’IA et le SEO : une cohabitation inévitable

La question posée par Martin Splitt à John Mueller est simple : Avec l’essor de l’IA générative, est-ce que ça vaut encore la peine d’apprendre le SEO ou peut-on simplement se contenter de soumettre des requêtes à un chatbot ?

A cette question, John Mueller a balayé l’idée que le SEO puisse devenir inutile. Effectivement, l’IA peut grandement faciliter certaines tâches, comme la rédaction de contenus. D’ailleurs, des plateformes comme Wix ou WordPress commencent déjà à intégrer des outils d’IA pour aider les créateurs de sites à rédiger des pages ou à structurer leur SEO plus rapidement.

Mais John Mueller rappelle aussi que ces outils IA restent des assistants. En d’autres termes, ils ne peuvent pas remplacer la compréhension fine des besoins des utilisateurs ni la capacité à construire une stratégie adaptée à chaque entreprise.

Pourquoi le SEO reste indispensable selon Google

Pour John Mueller, la raison est simple : tant qu’il y aura des sites web, le SEO sera nécessaire. Les moteurs de recherche comme Google, et même les chatbots IA, s’appuient sur le contenu existant sur le web pour générer leurs réponses. Sans sites bien construits, il n’y a tout simplement pas de matière première à exploiter.

Il prend l’exemple des commerces locaux :

« Peut-être qu’un chatbot peut citer le nom de votre entreprise et indiquer comment s’y rendre. Mais souvent, ces informations proviennent d’un site web. »

Autrement dit, sans présence en ligne, pas de visibilité, même via une IA.

Dans le domaine de l’e-commerce, c’est encore plus flagrant. Comme le souligne John Mueller avec humour :

« Si vous voulez acheter un t-shirt, vous ne voulez pas simplement une description expliquant comment fabriquer votre propre t-shirt. Vous voulez un lien vers une boutique où vous pouvez choisir des modèles qui vous plaisent. »

Pour John Mueller, le SEO reste donc fondamental pour permettre aux entreprises d’exister sur le web, que ce soit dans les recherches classiques ou dans les réponses des IA. Et, surtout, il ne s’agit pas uniquement de techniques ou de mots-clés. C’est un travail d’écoute, d’analyse et de création de contenus pertinents, adaptés aux besoins réels des utilisateurs.

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Les limites actuelles de l’utilisation de l’IA en SEO

Bien sûr, l’IA progresse à grands pas. Elle sait déjà générer des articles, proposer des idées de mots-clés, voire optimiser certains aspects techniques des sites. Mais elle a aussi de sérieuses limites. John Mueller rappelle que l’IA fonctionne en produisant « la réponse la plus probable » en fonction des données qu’elle a apprises. Elle n’invente rien de réellement nouveau et se contente de répéter ce qui existe déjà, parfois sous forme d’assemblage.

Un exemple amusant cité dans l’article Search Engine Journal illustre bien cette idée : demandez à une IA de choisir un nombre au hasard entre 1 et 50. Elle aura tendance à choisir le nombre 27, parce que c’est celui qui ressort statistiquement comme le plus fréquent… même lorsqu’on lui demande un choix aléatoire.

En SEO, cela peut se traduire par une certaine uniformité. L’IA peut produire des textes corrects, mais sans la créativité, l’originalité ni l’adaptation fine à une marque ou à un public spécifique. Or, c’est précisément là que se situe la valeur ajoutée d’un SEO humain : imaginer des angles nouveaux, comprendre les émotions des utilisateurs, construire une stratégie sur mesure qui va fonctionne spécifiquement pour l’entreprise et pas forcément pour ses concurrents.

Avec l’IA comme seule boussole, le risque est réel de répéter les mêmes schémas vus et revus, et d’accoucher de contenus on ne peut plus génériques. Ajoutons à cela le fait que l’IA n’est pas exempt d’erreurs, d’approximations factuelles et d’hallucinations, qui peuvent nuire à la fiabilité des contenus et, par extension, à la réputation des entreprises.

SEO et IA : l’avenir sera collaboratif

En réalité, la question n’est pas de savoir si l’IA va tuer le SEO, mais plutôt comment les deux vont cohabiter. L’IA va sans aucun doute continuer à transformer le métier : elle pourra aider à analyser rapidement des données, rédiger plus vite, voire repérer des opportunités que l’œil humain aurait manquées. C’est d’ailleurs ce qu’elle permet déjà de faire.

Mais, comme le souligne John Mueller, la création de valeur sur le web repose sur des sites bien construits, pensés pour les utilisateurs. Tant qu’il y aura des entreprises souhaitant vendre, informer ou fidéliser, il y aura besoin de spécialistes capables de traduire ces objectifs en stratégies digitales. En clair, pour Google, l’IA ne devrait pas remplacer le SEO de sitôt. Elle est et restera simplement un outil supplémentaire dans la boîte à outils des professionnels du web. En somme, une excellente nouvelle pour l’avenir du secteur !

L’article “L’IA va-t-elle remplacer le SEO ? Google répond et nuance le débat” a été publié sur le site Abondance.