Depuis l’arrivée des LLM (Large Language Models) intégrés aux moteurs comme ChatGPT, Perplexity, Gemini ou Bing Chat, une question s’impose : comment articuler SEO classique et ce que certains appellent déjà le GEO (Generative Engine Optimization) ? Damien Oulagnon (Semjuice) rappelle un principe simple : inutile d’opposer les deux. Le travail du référenceur évolue mais reste ancré dans les fondamentaux.
GEO et SEO : deux logiques à articuler
L’émergence des moteurs conversationnels introduit une rupture importante avec la recherche par mots-clés. Les réponses générées sont plus contextualisées et orientées dialogue. La priorité reste de consolider la visibilité sur Google, tout en expérimentant les optimisations spécifiques aux IA génératives.
“Pour l’instant, c’est moins de 10 % du trafic, donc il faut jouer sur les deux tableaux.”
Damien
N’oublions pas que 95% des internautes continuent à utiliser les moteurs de recherche tradtionnels.
De la position à la conversion
Dans un environnement où les zero click results se multiplient, le ranking seul perd de sa valeur. Ce qui compte désormais, c’est le trafic utile et mesurable :
“Aller chercher une position pour aller chercher une position, pour moi l’erreur est là”.
Le SEO doit se recentrer sur le CTR, l’engagement et la conversion, plutôt que sur la seule chasse aux places en SERP.
La marque comme levier central
Le poids de la marque n’est pas une nouveauté, mais il devient crucial avec les IA. Plus une entité est citée, documentée et crédible, plus elle est reprise. Mentions dans les médias, avis clients, contenus multicanaux : tout ce qui nourrit l’écosystème autour d’une marque facilite sa reconnaissance par les moteurs. Le SEO se rapproche ainsi des autres disciplines marketing. Comme le souligne Damien :
“Le petit geek dans son coin sort aujourd’hui de son bureau, il va parler avec les autres branches du marketing.”
Netlinking : du backlink à la mention
Le travail hors site évolue vers une logique plus large que le simple lien et intègre les mentions de marque :
- Demander aux éditeurs de contenus de citer une marque, de l’intégrer dans des comparatifs ou de l’associer à des thématiques précises devient essentiel.
- Même les mentions en nofollow participent, selon Damien, à la construction de l’entité et à sa visibilité dans les corpus utilisés par les IA.
L’objectif est clair : multiplier les signaux de présence.
Optimisation onsite : sémantique et conversationnel
Sur le plan éditorial, la recherche de mots-clés bruts cède la place à une approche orientée utilisateurs :
- Les référenceurs doivent identifier les questions réellement posées (sur les réseaux sociaux, forums ou commentaires par exemple), et y répondre par des contenus adaptés.
- Les données structurées et la logique E-E-A-T demeurent fondamentales pour crédibiliser une entité.
- Les titres peuvent, dans certains cas, adopter une forme interrogative pour refléter le mode conversationnel des requêtes.
- L’intégration d’UGC (avis, discussions, contributions issues de communautés) constitue également un vecteur de visibilité supplémentaire.
Le retour de la meta description dans le game du SEO ??
Les balises Title restent un pilier du SEO, avec une optimisation qui doit conjuguer mot-clé principal et réassurance. Inclure l’année en cours, par exemple, peut améliorer l’exposition dans les résultats générés par les IA.
Et la meta description alors ? Elle serait pris en compte par les IA ! Quoi ??
Si la meta description était autrefois jugée sans importance pour le SEO, elle s’impose désormais comme un catalyseur d’informations pour les LLM. Damien Oulagnon partage les conclusions de son expérimentation : en modifiant volontairement ces balises – et en forçant leur réindexation via la Search Console – il a observé que ChatGPT a adopté le nouveau contenu, adoptant le surnom inventé “SERP1” comme étant le sien. Découvrir le test chez Semjuice.
Une visibilité qui dépasse le site web
Les usages évoluent : TikTok, YouTube ou Instagram deviennent des canaux de recherche à part entière, notamment pour les jeunes générations. Google lui-même intègre de plus en plus d’éléments multimodaux dans ses résultats. Dans ce contexte, un site ne peut plus être la seule vitrine d’une marque : vidéos, images et contenus diffusés sur les réseaux sociaux participent à la reconnaissance globale et alimentent aussi les IA.
SEO vs GEO : on joue les funambules
Good SEO is good GEO nous dit Google. En effet, le SEO ne disparaît pas, il sert les enjeux des IA. Mais les référenceurs doivent désormais consolider les fondamentaux (structure du site, titles, données structurées), travailler la notoriété de marque, orienter leur contenu vers le conversationnel, diversifier les canaux de visibilité, anticiper la perte de poids du site web… De gros changements de méthodologies attendent les SEO.
La clé réside dans l’expérimentation continue : tester les optimisations, mesurer leur effet et ajuster la stratégie.
L’article “SEO vs GEO : deux stratégies, un même objectif de visibilité à l’ère de l’IA” a été publié sur le site Abondance.