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Comment réaliser un audit de cybersécurité ?

27 000 ! C’est le nombre de vulnérabilités découvertes dans les systèmes informatiques en 2023. Face à une hausse de 45 % des cyber-extorsions touchant les entreprises et administrations, il est urgent pour les TPE et PME de renforcer leur cybersécurité.

Une intrusion réussie peut avoir des conséquences désastreuses sur la production, les ventes et l’image de votre entreprise. Elle peut même être préjudiciable pour vos clients, en cas de fuite de données privées et sensibles. Afin d’anticiper d’éventuelles attaques, d’identifier vos failles et de vous conformer au RGPD, il est recommandé de réaliser un audit de cybersécurité.

Pourquoi un audit de cybersécurité est indispensable pour votre PME ?

Un audit de cybersécurité vous permet de passer au crible votre infrastructure, vos pratiques, et vos systèmes pour détecter les vulnérabilités avant qu’elles ne soient exploitées par des cybercriminels.

Le graphique ci-dessous, proposé par BPI France, illustre les principales méthodes utilisées par les pirates :

Le phishing, avec 60 % des attaques, reste la menace la plus courante, tandis que 43 % des attaques exploitent une faille non corrigée. Ces chiffres démontrent clairement l’importance de l’audit de sécurité pour identifier et corriger ces failles avant qu’elles ne soient exploitées.

De plus, les causes des cyberattaques, comme l’utilisation d’applications non approuvées (35 %), des vulnérabilités résiduelles (34 %) et des erreurs de configuration (33 %), soulignent la nécessité de procédures de sécurité rigoureuses et de tests réguliers.

De plus, les résultats de l’audit vous aident non seulement à anticiper les menaces, mais aussi à vous assurer que vous respectez les exigences du RGPD, évitant ainsi de lourdes sanctions.

Les 5 étapes pour réaliser un audit de cybersécurité

Pour être efficace, cet audit doit être minutieusement organisé et structuré. En suivant les cinq étapes suivantes, vous vous assurez de n’oublier aucun aspect important.

Étape 1 : Définir les objectifs et le périmètre de votre audit

La première étape d’un audit de cybersécurité est de définir clairement vos objectifs. Cherchez-vous à identifier des failles spécifiques ? À vérifier la conformité avec le RGPD ? Ou peut-être à évaluer la résilience de votre infrastructure face à une cyberattaque ?

Une fois le but déterminé, sélectionnez les systèmes, réseaux et applications qui seront analysés. Identifiez également les systèmes ayant besoin d’une maintenance de sécurité régulière.

Pour une petite entreprise, il est tentant de limiter le périmètre pour réduire les coûts. Cependant, évitez de négliger les éléments clés comme les accès à distance, les équipements mobiles des employés et les systèmes de sauvegarde, qui sont souvent des cibles privilégiées des cyberattaques.

Étape 2 : Collecter les informations nécessaires

Une fois le périmètre défini, l’audit de cybersécurité commence par une collecte approfondie des informations. Cela inclut la revue des documents existants (politiques de sécurité, schémas réseau), des interviews avec les responsables informatiques, et une observation sur le terrain des pratiques en vigueur.

Nos conseils :

  • Assurez-vous que toutes les politiques de sécurité sont à jour et qu’elles reflètent les pratiques actuelles.
  • Ne négligez pas les entretiens avec les employés de tous niveaux. Ils sont souvent les premières lignes de défense contre les attaques de phishing, et leurs pratiques quotidiennes peuvent révéler des vulnérabilités non documentées.

Étape 3 : Analyser les risques et identifier les vulnérabilités

Selon une enquête du CESIN, 65 % des entreprises déclarent que les cyberattaques ont eu un impact sur leur business, avec des perturbations de production pour 24 % d’entre elles. Pour éviter ces conséquences néfastes, vous devez comprendre où se situent vos vulnérabilités et les prioriser en fonction de leur potentiel destructeur.

Pour ce faire, commencez par cartographier l’ensemble de vos actifs numériques : serveurs, bases de données, applications, etc. Puis évaluez chaque élément pour identifier les faiblesses éventuelles, en vous concentrant sur les points d’entrée les plus critiques, comme les accès à distance et les interfaces publiques.

Étape 4 : Tester la sécurité de votre infrastructure

La phase de test est nécessaire pour identifier les failles que l’analyse des risques pourrait avoir manquées. Deux types de tests sont particulièrement utiles pour les TPE et PME :

1)     Scan de vulnérabilités

Ce test automatisé détecte les failles de sécurité dans vos systèmes, logiciels et réseaux. Le scan de vulnérabilités est essentiel pour une surveillance continue, car il permet de repérer et de corriger rapidement les portes dérobées inopportunes.

Par exemple, après avoir installé un nouvel environnement de serveur, une PME peut utiliser une solution comme Nessus, OpenVAS, Intruder, Orca Security ou encore Nuclei, pour s’assurer qu’aucune configuration erronée ou mise à jour manquante n’expose le serveur à des risques inutiles.

2)     Tests de pénétration (Pentest)

Ce type de test consiste à simuler une attaque réelle sur votre système pour identifier les failles que des hackers pourraient exploiter. Les outils utilisés incluent souvent Metasploit, une plateforme puissante qui permet de tester et de valider les vulnérabilités par l’exploitation, ou Burp Suite pour tester la sécurité des applications web.

Par exemple, imaginons qu’une boutique en ligne réalise un pentest et découvre que son système de gestion de contenu (CMS) présente une faille critique permettant un accès non autorisé. Grâce à cette étape de l’audit de sécurité, elle peut rapidement corriger cette anomalie et éviter une attaque qui aurait pu entraîner la fermeture temporaire de son site – un scénario malheureusement rencontré par 22 % des entreprises, selon le CESIN.

Ces deux types de tests sont complémentaires : tandis que le scan de vulnérabilités fournit une vue d’ensemble rapide et continue, les tests de pénétration plongent plus en profondeur pour évaluer la robustesse de vos défenses face à des scénarios d’attaque spécifiques.

Étape 5 : Documenter les résultats et mettre en place un plan d’action

Après les tests de sécurité, il est temps de documenter les résultats, dans un PDF ou un document Word par exemple, afin de garantir une accessibilité facile.

Ce fichier doit inclure une analyse détaillée des vulnérabilités identifiées, une évaluation des risques associés et des recommandations pour les corriger. Cependant, cette documentation ne suffit pas à elle seule ; il faut la traduire en un plan d’action concret !

Cette feuille de route, qui s’adresse principalement à l’équipe IT, aux responsables de la sécurité informatique et à la direction, doit :

  • Prioriser les corrections selon le niveau de risque.
  • Détailler les mesures à prendre.
  • Identifier les ressources nécessaires.
  • Assigner les responsabilités.
  • Établir un calendrier de mise en œuvre.

Enfin, chaque action corrective doit être suivie et évaluée pour s’assurer de son efficacité.

Notre dernier conseil pour réaliser un audit de cybersécurité

Un audit de cybersécurité n’est pas une démarche ponctuelle, mais un processus continu. Après la mise en œuvre des mesures correctives, il est important de planifier un suivi régulier pour vérifier l’efficacité des solutions mises en place.

Pour une TPE ou PME, la cybersécurité peut sembler complexe, mais elle est garante de la pérennité d’une entreprise. Pour réaliser un audit sur mesure, adapté à vos besoins et à votre budget, faites appel à un consultant en cybersécurité sur Codeur.com.